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Crime

Prendre des photos sous les jupes sera puni de deux ans de prison au Royaume-Uni

« On envoie le message clair que ce comportement ne sera plus toléré. »

Filmer ou photographier sous la jupe d’une personne sans son consentement deviendra une infraction criminelle au Royaume-Uni, a annoncé aujourd’hui le ministère de la Justice britannique.

Le gouvernement a finalement entendu les demandes répétées d’experts et de militants, et a déposé un projet de loi faisant de l’upskirting une infraction.

Le geste sera passible d’une peine de prison de deux ans, et les auteurs des crimes les plus graves pourront en outre se retrouver sur la liste des délinquants sexuels.

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L’affaire a été propulsée dans le débat public l’an dernier par le cas de Gina Martin. Deux hommes ont photographié sous sa jupe lors d’un festival et ont partagé le cliché à leurs amis dans la foule. Gina Martin a arraché le téléphone des mains de l’un d’entre eux, pour ensuite courir le montrer aux policiers, mais ceux-ci lui ont dit qu’ils ne pouvaient rien faire pour elle. Le dossier a été abandonné.

La jeune femme a dénoncé l’injustice sur la place publique.

Des experts juridiques l’ont appuyée, ont soutenu que l’absence d’infraction spécifique pour l’upskirting faisait en sorte qu’un flou subsistait, que les policiers et procureurs ne traitaient pas les cas de la même manière, et que les victimes ne pouvaient pas faire valoir leurs droits.

En décembre, un groupe de professeurs de droit avait recommandé au ministère de la Justice de faire de l’upskirting une infraction, mais sans succès. Le gouvernement britannique avait pris un moment à se joindre au mouvement. Il a d’abord affirmé que les lois en place étaient suffisantes pour couvrir ce genre d’actes, notamment celles sur le voyeurisme et les attentats publics à la pudeur.

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Mais les élus britanniques reconnaissent maintenant que tous les cas d’upskirting ne sont pas nécessairement couverts par les lois. La nouvelle mesure proposée vise à éliminer les possibles vides juridiques.

« En faisant de l’upskirtig une infraction spécifique, on envoie le message clair que ce comportement ne sera plus toléré, et que les coupables seront adéquatement punis », a dit la ministre britannique de la Justice, Lucy Frazer, par voie de communiqué.

Le projet de loi est présentement à l’étude au gouvernement britannique. Le Parlement en faisait une deuxième lecture aujourd’hui.

À titre comparatif, il n’existe pas de loi condamnant l’upskirting au Canada. Un contrevenant pourrait cependant être accusé de voyeurisme, entre autres. Le Code criminel précise qu’il faut pour cela que l’incident se produise dans un contexte où il y a « attente raisonnable de protection en matière de vie privée », et que l’enregistrement (ou la photo) soit fait dans « un but sexuel ».

Justine de l'Église est sur Twitter.