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Food

La Miss qui faisait la bouffe comme une chef

Je cuisine depuis l'âge de quatre ans mais je dois avouer que gagner Miss Finlande en 2012 m'a ouvert beaucoup de portes. Aujourd'hui, je présente une émission de télé culinaire qui s'intéresse aux cuisines finlandaises et marocaines.

Sara Chafak est Miss Finlande 2012 et a représenté son pays au concours de Miss Univers la même année. En plus de ses qualités plastiques, elle excelle aussi en dehors des podiums puisqu'elle est également chef de cuisine de formation. Elle présente Salt to Saffron, une émission de télé culinaire qui s'intéresse aux cuisines finlandaises et marocaines.

Je cuisine avec mes amis depuis l'âge de quatre ans — l'intérieur du frigo a toujours été notre terrain de jeu préféré. Un jour, une de mes amies s'est coupé le doigt en râpant une carotte et je lui ai sorti : « On est en train de cuisiner, c'est normal. » Ma mère a déboulé et s'est écriée : « Mais qu'est-ce que vous foutez, arrêtez-vous ! Le but ce n'est pas de se couper les doigts ! » Ce à quoi j'ai répondu, instinctivement : « Mais moi, je veux devenir cuisinière, maman. »

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Après cet incident, elle a tout fait pour me trouver un tas d'activités extrascolaires et pour me tenir éloignée des fourneaux.

J'ai grandi en Finlande. Je suis née d'une mère Finlandaise et d'un père Marocain. J'ai appris à cuisiner les plats marocains avec ma tante paternelle, qui habite aussi en Finlande. On a passé énormément de week-ends à cuisiner ensemble, et j'éprouve toujours beaucoup de plaisir à faire le tajine avec elle.

Au Maroc, c'est vraiment le plat traditionnel. On peut le faire avec de la viande comme avec du poisson. Là-bas, ils utilisent un mélange d'épices qu'ils appellent charmoula ; c'est fait avec de la coriandre, du persil, de l'ail, du cumin, du jus de citron, de l'huile d'olive, du sel et du poivre. Il faut faire mariner le poisson ou la viande dans cette mixture, et puis on ajoute les pommes de terre, le paprika et les tomates directement dans le tajine. C'est assez rapide – juste le temps que les pommes de terre cuisent. Moi, je le fais avec du saumon, c'est l'aliment que l'on trouve le plus facilement ici, en Finlande. Si je pars sur un tajine à la viande, alors je préfère utiliser un morceau de viande avec l'os avec lequel je peux faire du bouillon.

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En sortant du lycée, j'ai fait trois ans d'études dans une école hôtelière d'Helsinki. J'ai décroché mon diplôme dix semaines en avance parce que j'étais surmotivée et parce que j'avais validé des crédits en plus. À côté, j'ai commencé à faire mes premiers extra dans des restaurants et puis en sortant de l'école, j'ai bossé pendant un an dans une cafétéria à faire des salades et des sandwichs – il faut bien commencer quelque part !

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En 2012, j'ai gagné le concours de Miss Finlande. C'est comme si j'avais toujours sûr que ça arriverait un jour. Une fois, je devais avoir trois ans et on faisait les courses avec ma famille quand une dame s'est arrêtée pour me dire : « tu es si jolie, tu seras Miss Finlande un jour ! ». Ce à quoi j'aurais apparemment répondu : « Oui, je le serai un jour ! »

Ma grand-mère m'a toujours poussée à participer à des concours de beauté. Mais elle est morte quand j'avais 14 ans et quand c'est arrivé, je n'ai plus voulu en entendre parler. Quand j'ai eu 19 ans, j'ai changé d'avis et j'ai finalement décidé de participer à Miss Helsinki. J'ai décroché le titre et donc j'ai été invitée à participer à Miss Finlande. À l'instant où j'ai été élue Miss Finlande, j'ai eu une grosse pensée pour ma grand-mère.

En temps normal, j'ai une préférence pour les viandes maigres et je ne consomme jamais d'aliments transformés comme les nuggets de poulet ou les bâtons de poisson panés. Mais quand le concours s'est terminé, je suis allée directement me faire un bon gros burger avec Miss Danemark et Miss Éthiopie.

Je crois que j'ai toujours eu l'habitude de manger sainement. La cuisine finlandaise est très saine de toute façon et avec mon expérience de chef, j'ai gardé une bonne connaissance des ingrédients. C'est la raison pour laquelle quand j'ai commencé à me lancer dans l'aventure des concours de Miss, je n'ai pas eu besoin de faire de régime particulier ni de changer quoi que ce soit à mes habitudes alimentaires. Pendant Miss Univers, on était toutes logées dans le même hôtel mais le contenu des repas n'était pas fixé à l'avance et on avait la possibilité de décider nous-mêmes ce que nous voulions manger. Personne ne nous a donnés de conseils ni de recommandations sur notre façon de nous alimenter. On était un peu livrées à nous-mêmes et c'était peut-être une manière de tester notre motivation.

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En général, mes repas se déroulaient de la façon suivante : pour le petit-déjeuner, je prenais un fruit et des pancakes et pour le déjeuner ou le dîner, je mangeais soit du poisson, soit des crustacés, soit de la viande, accompagné d'une salade ou de légumes. Parfois je prenais juste des sushis ou une assiette de macaronis.

L'expérience Miss Univers n'a pas changé mes habitudes alimentaires. Je mangeais vraiment ce que je voulais, du moment que c'était nourrissant et que cela m'apportait suffisamment d'énergie. Je crois que je n'ai jamais vraiment trop calculé ce que j'étais en train de manger – j'étais occupée à tout bien savourer. En temps normal, j'ai une préférence pour les viandes maigres et je ne consomme jamais d'aliments transformés comme les nuggets de poulet ou les bâtons de poisson panés. Mais quand le concours s'est terminé, je suis allée directement me faire un bon gros burger avec Miss Danemark et Miss Éthiopie.

Gagner Miss Finlande m'a ouvert quelques portes. J'ai fait la version locale de Dancing on Ice, et j'ai été invitée sur le plateau de l'émission Shark Cage. J'ai aussi eu mon propre show de cuisine sur la chaîne Fox. Ça s'appelle Salt to Saffron, parce qu'en Finlande les épices les plus utilisées sont le sel et le poivre, tandis qu'au Maroc, c'est le safran. La cuisine que je fais est moitié-marocaine, moitié-finlandaise. Ça n'aurait pas pu être autrement !

On a passé plus d'un mois à préparer l'émission. Il n'y a pas beaucoup d'influences marocaines en Finlande donc au final, cette émission c'était l'occasion de présenter aux Finlandais la culture et la cuisine marocaines, à ma façon. Il y a tellement d'épices et de saveurs qui vous font tourner la tête, c'est dingue. La queue de bœuf aux pruneaux, par exemple, c'est génial. C'est une recette traditionnelle que je cuisine quand je veux manger un plat qui cale bien. C'est tellement bon – bien meilleur que ce que le nom laisse penser.

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Les gens me demandent souvent : « chez toi, tu dois tout le temps expérimenter des plats bizarres pendant des heures, non ? » C'est vrai que j'aime passer du temps en cuisine mais, honnêtement, j'aime bien faire des plats simples et rapides. Par exemple : je fais souvent cette recette de poulet avec des patates douces, du thym, du romarin, du sel du poivre, et de l'huile d'olive - il suffit de mélanger et de mettre au four, c'est tout. Même les chefs ont besoin de manger des choses simples et basiques.

On me demande souvent quel est mon plat favori, mais la réalité c'est que je fonctionne à l'envie – je mange ce que je veux manger, sur le moment. Aujourd'hui c'est sushi, mais j'aime tout, enfin presque ! Les pancakes au sang par exemple, c'est vraiment le truc le plus dégueu du monde. C'est fait avec de la farine, du sang de cochon et des épices. C'est entre le pancake anglais et la crêpe française et jamais vous ne me ferez bouffer ça – Un conseil au passage, si vous venez en Finlande, n'essayez pas !

Propos recueillis par Samantha Rea.