On vous a déjà parlé du mouvement « Passe livre » (MPL) quand les jeunes de Sao Paulo sont descendus dans la rue pour s’opposer à une hausse des prix des transports en commun. C’était en juin dernier, et le mouvement avait déjà annoncé sa volonté de paralyser la ville s’il n’était pas pris au sérieux.Des milliers de personnes se sont pointées à la première manifestation le 6 juin, avant de se faire chasser par la police. À ce moment là, les médias qualifiaient encore le mouvement de « bande de vandales », et personne ne semblait comprendre ce qui se passait.Le MPL a immédiatement appelé à une autre manifestation, qui devait avoir lieu peu après. Le 11 juin, une foule dispersée a marché sous la pluie, paralysant une nouvelle fois certaines des artères principales de la ville et tout le monde pensait avoir réussi son coup. Mais le gouverneur Geraldo Alckmin et le maire Fernando Haddad ne l’entendaient pas de cette oreille : le premier a même demandé à la police de se montrer plus dure envers les manifestants.C’est ainsi que le 13 juin, alors que les médias soutenaient encore l’action de la police, une foule encore plus nombreuse est descendue dans la rue. Les manifestants, bloqués par la police, ont été forcés de s’arrêter. Avant même d’avoir pu engager la discussion avec les forces de l’ordre, ils ont vu les flashballs et les gaz lacrymogènes fondre sur eux. Pris au piège, beaucoup ont été arrêtés arbitrairement. On a compté des dizaines de blessés dont certains passants étrangers au rassemblement et une vingtaine de journalistes. Les images de brutalité policière ont été amplement partagées sur les réseaux sociaux et ont renversé l’opinion populaire.Ce documentaire, réalisé par VICE Brésil, explique comment une petite manifestation a pris de l’ampleur et s’est radicalisée, pour obtenir ce pour quoi elle était née : une baisse des tarifs des transports.