De nouvelles expressions naissent régulièrement sur le net, désormais invariablement précédées par le célèbre hashtag. La dernière en date a suscité notre curiosité dès son introduction sur les réseaux sociaux début mars. Découvrez : #ART140
C'est un secret de polichinelle aujourd'hui : la crise économique n'a pénalisé que superficiellement et pendant un laps de temps très court, les salles des ventes et les foires artistiques internationales. Depuis l'éclatement de la bulle spéculative en 2008, le marché de l'art – à l'instar des marchés financiers – a repris ses vieilles habitudes, et les Warhol, Hirst et consorts s'échangent de nouveau aussi facilement que les CDO. De plus, depuis quelques années, la vente d'œuvres à des collectionneurs privés ou à des fonds d'investissement n'est plus la seule source de liquidité de ce marché puisque les marques se bousculent désormais pour collaborer avec les musées comme les galeries. En conséquence, les institutions les plus renommées n'hésitent plus à employer les mêmes stratégies de communication que leurs nouveaux partenaires commerciaux.
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#ART140, est le fruit de ce genre de collaboration, puisque l'agence créative POSSIBLE et le MoMA ont lancé ce hashtag afin d'inciter les twittos à laisser s'exprimer le critique d'art qui sommeille en eux :Extrait du communiqué de presse :« Il est désormais évident que la technologie a changé la façon dont nous communiquons les uns avec les autres, mais elle a aussi changé notre façon de consommer et de partager l'information à plus grande échelle. Nous regardons des divertissements, prenons des photos, et nous informons au sein d'un collectif. Inspiré par cette évolution, POSSIBLE et le MoMA espèrent démocratiser le discours sur l'art, en invitant chacun à s'exprimer publiquement. En ouvrant de nouveaux canaux de communication, nous ne comprendrons pas seulement mieux l'art, nous apprendrons également sur nous-mêmes et le monde qui nous entoure. Rejoignez ART140 et dites-nous ce que l'art signifie pour vous. »Les twittos, déjà habitués à nous faire part du moindre de leurs mojitos comme de leur dernier achat sur Etsy ne se sont pas fait prier pour exprimer leurs pensées face à des œuvres telles que La Nuit Étoilée de Van Gogh, L'Espoir II de Klimt, ou bien La Bohémienne Endormie de Rousseau (ci dessus).
Bien sûr, toutes les oeuvres d'art ne soient pas réductibles à 140 caractères, mais cette expérience sociale à le mérite d'introduire une certaine forme de temps long – le temps de l'histoire de l'art – dans un milieu où les codes esthétiques changent d'un mois sur l'autre.Vous trouvez que ce projet libère la parole sur l'art ? Vous pensez plutôt que ce genre de concept est à réserver aux campagnes Doritos ? N'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires ci-dessous.
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