FYI.

This story is over 5 years old.

FRANCE

La ceinture explosive retrouvée à Montrouge ne contiendrait pas de trace d’ADN de Salah Abdeslam

Le portable de l’homme le plus recherché d’Europe avait pourtant borné dans le secteur de Montrouge le soir des attaques de Paris. Sur la ceinture retrouvée là-bas, un autre ADN mystérieux a été retrouvé dit BFM TV.
VICE News / Etienne Rouillon

Quasiment trois mois après les attaques du 13 novembre qui ont endeuillé Paris et la France, l'enquête suit son cours, mais chaque découverte des enquêteurs semble dévoiler de nouvelles zones d'ombre.

Ce vendredi matin, BFM-TV révèle que l'ADN de Salah Abdeslam, toujours en fuite, ne figure pas sur la ceinture d'explosifs retrouvée le 23 novembre dernier dans une poubelle à Montrouge (sud de Paris). Les enquêteurs avaient d'abord cru pouvoir établir un lien entre le fugitif et cette ceinture d'explosif, puisque le téléphone d'Abdeslam avait borné à Châtillon, une commune voisine de Montrouge, le soir des attentats du 13 novembre qui ont fait 130 morts.

Publicité

Mais d'après les informations de la chaine d'information continue, l'ADN de l'homme le plus recherché d'Europe ne figure donc pas sur la ceinture, ce qui ne signifie pas pour autant qu'Abdeslam n'a pas porté la ceinture, selon la source citée par BFM-TV. Le parquet belge n'a pas souhaité commenter cette révélation de BFM-TV d'après Le Soir.

En revanche, la police scientifique aurait identifié sur la ceinture de Montrouge des traces papillaires de Bilal Hadfi — un des kamikazes du stade de France — et un mystérieux ADN.

Toujours d'après BFM, cet ADN encore non-identifié avait aussi été retrouvé sur le gilet explosif du frère de Salah Abdeslam, Brahim, qui s'était fait exploser au Comptoir Voltaire après avoir pris part au « commando des terrasses ». Des traces de ce même ADN ont aussi été identifiées dans une planque utilisée par les terroristes en Belgique, dans la commune d'Auvelais. Il pourrait s'agir de l'ADN de l'artificier auquel ont eu recours les terroristes.

Comme les autres ceintures d'explosifs utilisées le 13 novembre, celle retrouvée à Montrouge contenait du TATP (triacetone triperoxide), un explosif très instable, mais facile à fabriquer. Le TATP est comparable au TNT, à cela près qu'il est plus facile à faire exploser. Un simple choc suffit, ou même une étincelle, alors qu'un détonateur est nécessaire pour déclencher une charge de TNT.

D'après Véronique Vidotto, ingénieur en chef du département incendies-explosions à l'Institut national de police scientifique et interrogée en novembre par Sciences et Avenir, pas besoin d'être un chimiste chevronné pour fabriquer du TATP. On peut trouver les ingrédients nécessaires sans trop de difficulté — eau oxygénée, acétone et acide sulfurique — et faire ça « dans sa cuisine » d'après Vidotto.

Publicité

Où est Salah Abdeslam ?

Le soir des attentats du 13 novembre, Salah Abdeslam serait passé dans le XVIIIe arrondissement de Paris avant de rejoindre le secteur Montrouge-Châtillon-Bagneux en métro, où il a passé la nuit. Au petit matin, deux amis sont venus le chercher depuis la Belgique. Les trois hommes — Abdeslam accompagné de Mohamed Amri et Hamza Attou — ont ensuite pris la route vers la Belgique.

Lors du trajet en voiture, Abdeslam va confier à ses deux amis qu'il a participé aux attaques de Paris. En pleurs et très agité, il va demander à ses extracteurs de ne pas le dénoncer. Les trois hommes se feront contrôler trois fois par la police avant d'arriver à Bruxelles, où Abdeslam va se volatiliser.

Depuis sa disparition, plusieurs personnes pensent avoir aperçu Salah Abdeslam. Dernière alerte en date, le 8 février dernier, un témoin pense l'avoir vu à la gare de Genk (Belgique) et prévient la police. Un train et la gare sont fouillés — sans succès.

À la mi-janvier, on apprenait qu'un proche d'Abdeslam aurait contacté un ténor du barreau belge, Maitre Sven Mary, pour savoir ce qu'il se passerait si l'avocat acceptait de défendre le fugitif s'il décidait de se rendre. Selon le parquet fédéral belge, cette hypothétique reddition d'Abdeslam n'est qu'une « rumeur ».

Mohamed Abrini, un autre suspect et ami d'Abdeslam (avec qui il avait fait la route Bruxelles - Paris deux jours avant les attentats) est lui aussi toujours en fuite. Ces deux hommes font partie de la liste des personnes les plus recherchées par l'agence Europol.


Suivez VICE News sur Twitter : @vicenewsFR

Likez la page de VICE News sur Facebook : VICE News FR