Le pire scénario catastrophe de l'univers : le sursaut de rayons gamma

Les impacts d'astéroïdes. La guerre nucléaire. Le changement climatique. Chacun de ces phénomènes est capable d'induire un scénario catastrophe tout à fait respectable, à laquelle la vie terrestre ne résisterait sans doute pas.

Pourtant, en matière de puissance destructrice brute, les sursauts de rayons gamma (GBRs) remportent le gros lot. Taillés du même bois apocalyptique que les supernovas ou les collisions d'étoiles à neutrons, les GRBs sont parmi les phénomènes les plus brillants de l'univers. Capable de libérer plus d'énergie en une seconde que le Soleil en dix milliards d'années, ces bouffées de photons sont des sortes de projections fatales à l'échelle cosmique.

La force incroyable des GRBs et l'histoire de leur observation est décrite dans ce court épisode de Kurzgesagt (In a Nutshell), une chaine Youtube réputée pour son approche amusante et limpide de sujets extrêmement complexes. Le narrateur de la vidéo n'hésite pas à redoubler d'images épiques pour décrire ce phénomène, le qualifiant tour à tour de « sniper cosmique », « canon laser céleste » et « de plus terrible arme de destruction massive de l'univers. » C'est mérité.

Video: Kurzgesagt (In a Nutshell)/YouTube

Curieusement, les GRBs ont été découverts par hasard par un satellite espion américain, Vela, dont la mission était de surveiller les activités orbitales des Soviétiques pendant la Guerre Froide. La série de satellites Vela a été construite de telle façon à pouvoir détecter le rayonnement électromagnétique des rayons gamma qui trahit des tests nucléaires spatiaux.

Heureusement, les Vela n'ont rien détecté de tel. Mais en 1967, ils ont observé pour la première fois la signature typique d'un sursaut de rayons gamma. Perplexes devant la luminosité aveuglante et les émissions rémanentes provoquées par le phénomène, les scientifiques ont décidé de traquer d'autres occurrences possibles. Ainsi, ils ont découvert que les GBRs étaient très réguliers.

Aujourd'hui, nous avons observé et archivé des milliers de sursauts gamma dans des galaxies lointaines. Pour vous donner une idée de leur fréquence, vous pouvez consulter ce document de l'Université Berkeley.

Chacun de ces événements est capable de détruire des mondes. Le fait que nous n'en ayons jamais observé au sein de notre galaxie, la Voie Lactée, est quelque peu rassurant. Mais cela ne signifie en rien que nous serons pas, un jour, pris au dépourvu.

« Un GRB local serait une catastrophe, » explique le narrateur de Kurzgesagt. « Il suffirait qu'il advienne à quelques années-lumière de nous seulement pour carboniser la surface terrestre, ou du moins, la moitié de la sphère terrestre qui lui fait face. Mais même un GRB plus lointain pourrait anéantir toute vie sur Terre. »

En fait, il existe une théorie assez populaire selon laquelle la Terre aurait déjà été touchée par un sursaut gamma par le passé, et que celle-ci aurait déclenchée l'extinction de masse de l'Ordovicien-Silurien il y a 450 millions d'années.

On a déjà évoqué l'hypothèse selon laquelle les sursauts gamma pourraient constituer une solution au paradoxe de Fermi, selon lequel la rareté de la vie intelligente dans l'univers est incompatible avec sa taille.

Peut-être que de nombreuses civilisations intelligentes ont été régulièrement exterminées par l'un de ces événements cosmiques apocalyptiques pendant des milliards et des milliards d'années. Peut-être est-ce bientôt notre tour ?

Bien sûr, c'est improbable. Mais ce n'est pas complètement impossible. Et pour ajouter un peu aux visions de cauchemar que vous inspire déjà cette menace existentielle, il faut préciser qu'il n'existe aucun moyen de lutter contre un sursaut de rayons gamma.

« Les rayons gamma voyagent à la vitesse de la lumière. Lorsque nous nous rendrons compte que notre planète a été touchée par un GRB, nous serons déjà en train de mourir, » conclue l'épisode de Kurzgesagt. « L'un d'entre eux se prépare peut-être déjà. En quel cas, nous crèverons tous comme des chiens. »

Bonne journée !