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Culture

L'art et le porno

Est-ce que c’est de l’art ? Est-ce que c’est du porno ? Est-ce qu’il faut encore se poser la question ? Est-ce qu’on en a quelque chose à carrer ?
Lindsay Dye. Via Motherboard

En mai dernier, l’artiste Richard Prince avait — une nouvelle fois — su faire parler de lui. À l’occasion de la Frieze Art Fair de New York, il présentait New Portraits, a series of photos of photos. Comme à l’accoutumée, cela consistait en une série de photos de photos trouvées puis « volées » sur Instagram. À chaque fois, on y trouvait des jeunes filles venues de la mode, de la musique et de toutes autres sortes d’activités créatives et branchées. Prince entendait avec ce projet jouer avec la propriété, l’espace, le public. Chacune des photos, soigneusement curatée est accrochée entre un selfie et un sexto. Bref, du pur Richard Prince. Un voyeurisme opportuniste qui nous rappelle le porno amateur.

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Aussi, on s’est intéressé au porno dans l’art, et particulièrement chez les jeunes artistes qui ont grandi avec les tubes et du porn en perfusion.

En 1969 — année érotique — Betty Tompkins avait fait quelque chose de semblable en réalisant une série de toiles basée sur des détails de porno hardcore. Ainsi cadrés, les œuvres perdaient leur aspect choquant sans pour autant permettre le doute quant à leur origine. Cependant à l’époque, on crut bon de bannir ce projet de toutes les salles d’expos. Ce n’est que depuis peu de temps que les Fuck Painting sont ressorties. Depuis 2013, il est de nouveau possible de le trouver en galerie.

Jeff Koons, en 1990, réalise Made in Heaven, une série de captures d’écran où l’on voit sa femme et lui en plein ébat. Avec cet œuvre l’artiste met en scène sa vie privée avec Ilona Staller A.K.A. La Cicciolina, une actrice X très connue à l’époque. Cette œuvre ne sera jamais l’une de ses plus connus mais servira à le faire connaître en dehors des cercles directement liés à l’art contemporain. Jeff Koons devient alors une figure publique.

Made in Heaven, 1990, Jeff Koons.

En plaindre Internet, l’art et le porno semblent ne faire plus qu’un tant ils s’entremêlent en permanence. « Ça ne me fait plus rien d’être nue sur Internet » racontait il y a peu Lindsay Dye à nos collègues de MotherboardCette jeune artiste, photographe et camgirl a récemment mis en vente dans une galerie des screenshots de ses performances en ligne. Une réponse parfaite aux idiots qui la menaçaient de rendre public ces photos en 2015. « Il suffisait de l’accepter. Je me suis remis à produire, des shows comme des œuvres. Mon projet s’appelle Buy Me Offline. Il me tient vraiment à cœur. Je me suis réapproprié ce qui était à moi. Mon corps et mon art.

Du coup pas simple de savoir quoi penser des œuvres Prince. Apparemment des artistes comme Zoë LigonLeah Schrager ou Ann Hirsch ne sont pas vraiment pour.

Lindsay Dye. Via Motherboard

Est-ce que c’est de l’art ? Est-ce que c’est du porn ? Est-ce qu’il faut encore se poser la question ? Est-ce qu’on en a quelque chose à carrer ?