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Culture

Un mec s'est mis en cage au milieu de New York pour soutenir la réforme pénitentiaire

Le week end dernier, Lech Szporer s'est mis derrière les barreaux pour faire sortir ceux qui n'ont rien à y faire.
Moments after the drop off. Photo: Hannes Charen

C'était le week end au croisement en Center et White street dans Manhattan, juste devant le Manhattan Detention Complex. Un van bleu s'est arrêté et quelques instants plus tard un mec est en cage au milieu du carrefour, habillé en orange et menottes aux poignets. Le van se barre en vitesse. La personne laissée seule est Lech Szporer, un artiste, musicien et performer. Lui et une équipe de douze personnes ont travaillé depuis cinq ans sur ce Cage Project. La veille du jour-J, nous avons parlé avec Szporer : "J'ai eu cette idée il y a peut-être dix ans, la première fois que je me suis fait arrêter."

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L'artiste connait bien le système judiciaire américain. De ses nombreuses participations à des manifestations et à des actions non-authorisées un peu partout dans le monde, Szporer en a acquit une expérience sur ce que c'est d'être appréhendé, interrogé, arrêter, et condamné. Alors quitte à se gauler, autant le faire exprès, pour dénoncer un système judiciaire cassé.

Silencieux pendant la performance, Szporer tient simplement un bout de papier où est écrit : “Hello my name is Lech Szporer. This is an art performance. Nothing against you but the system needs to change. I'm not talking without my attorney.” Photo: Hannes Charen

Cette performance se veut un mémorial des incarcérations de masse. Le but est de presser la reforme en cour du système judiciaire. Lors de notre interview, il posait la question, "Pourquoi n'avons nous pas tous les mêmes droits ? Nous devons nous demander en tant qu'américain : est ce que nous sommes progressistes ? Est ce qu'on se soucis de ces sujets ? Est ce qu'on est en train de régler ces problèmes ou bien en train de les aggraver ?" C'est pour cela, et particulièrement pour les handicapés mentaux derrière les barreaux que Szporer s'est mis en cage samedi dernier.

Depuis son enfance, l'idée d'enfermer des humains l'a toujours dégouté, de façon viscérale. Dans sa famille — d'origine polonaise — son grand père a été au goulag et sa grand mère dans un camp de concentration. Il était normal pour lui d'en faire un des sujets principaux de son travail d'artiste. Sa performance, en plus d'avoir eu lieu en face de "The Tomb", une des plus grandes prisons intra-muros de NYC, s'est tenue un 25 octobre, la date d'ouverture du premier centre pénitentiaire américain.

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Dans les minutes qui ont suivie l'installation da la cage, des policiers encerclaient l'artiste, essayant de sortir Szporer de sa cellule. Mais pas de verrou puisque la cage avait été soudée autour du performer. Ce n'est que bien après et à l'aide d'une scie à métaux qu'ils ont pu lui rendre sa liberté… avant de le coffrer à nouveau.

La police essayant de comprendre ce qu'il se passe. Photo: Hannes Charen

 Photo: Julia Lourie

Les policiers découpant la cage. Photo: Julia Lourie

Photo: Julia Lourie

Lech Szporer exposera bientôt Burial for the Rebellion: Studies in Post-Criminality du 16 au 31 décembre à la  Y Gallery de New York.