C’est toujours mieux hors saison
Toutes les photos sont de Fabien Fourcaud.

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Culture

C’est toujours mieux hors saison

Fabien Fourcaud préfère photographier les coins touristiques quand ils sont déserts.

Je ne suis pas vraiment familière des espaces urbains désolés — je vis dans une grande ville et je viens d’une région toujours envahie par des hordes de touristes de tous bords. Mais — comme à peu près tous ces gros bobos de Parisiens me direz-vous — j’ai de plus en plus tendance à rechercher cette sensation de contemplation et de solitude lors de mes rares escapades hors de la capitale — dans les fjords islandais, les lacs écossais ou l'arrière-pays sicilien.

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Comme cette rubrique est basée sur des choix tout à fait subjectifs, c’est avant tout pour le dépaysement par procuration que j’ai choisi cette semaine le compte Instagram de Fabien Fourcaud, qui semble avoir décidé que les paysages — urbains, ruraux, balnéaires — étaient finalement bien plus sympas quand is n’étaient pas pollués par la présence des Humains. Avouant être assez solitaire de nature, le photographe parisien de 37 ans, originaire d’Agen, dit s’être lancé dans la photographie un peu par hasard.

Inspiré par Stephen Shore ou Raymond Depardon, Fourcaud s’intéresse au concept de territoire sous le prisme du dépaysement, dans une démarche visuelle tirant vers la mélancolie. « Si le concept de “territoire” désigne un mode de relation entre un groupe d’hommes et un espace, qu’advient-il d’un territoire lorsqu’il cesse d’être fréquenté, utilisé, pratiqué ? » écrit-t-il en préambule de sa série Hors Saison.

Autodidacte, il trouve l’inspiration dans les paysages touristiques de son enfance, prenant le contrepied en les immortalisant sans les inévitables vacanciers, dans une lumineuse atmosphère d’aube hivernale. Le photographe publie une bonne partie de ses travaux, pris au moyen format avec Hasselblad, sur son compte Instagram, dans lequel se reflète cette « sensation d’étrangeté familière », qu’il nomme dans une interview accordée à Fisheye. Pour sa série Hors Saison, c’est « la variété des gris du ciel au sable en passant par la mer et les murs » de la Côte d’Opale qui a frappé Fourcaud.

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Vous pouvez retrouver des extraits du travail de Fabien Fourcaud sur Instagram ou sur son site.