Peindre avec de la poussière, sculpter de la lave

À première vue, ces peintures monochromes ressemblent à des photos de désert prises en hauteur, ou des mares de sang coagulés, au choix. Mais en fait, vous n’y êtes pas du tout. Ces œuvres de l’artiste mexico-américain Bosco Sodi, présentées dans un immense espace d’exposition de Los Angeles pour l’exposition « Malpaís », sont tout ce qu’il y a de plus naturelles.

« Malpaís », qui signifie « mauvaise terre » en espagnol fait référence aux paysages désolés du Mexique. Sodi étale sur ses toiles un mélange de pigments bruts, de sciure, de poussière et autres éléments organiques, décliné dans de vives teintes monochromes. Liés avec de la colle, ces différents matériaux sont appliqués couche par couche dans de gigantesques compositions. Quand le tout commence à sécher, apparaissent les délicates nervures et craquelures qui décorent la surface.

Les sculptures en roche volcanique sont quant à elles réalisés à partir de morceaux de lave séchée prélevés sur le volcan Ceboruco à Nayarit, au Mexique. Chaque rocher est sélectionné pour sa forme et sa texture. Il est ensuite recouvert de vernis rouge ou or et exposé à de très fortes températures pendant trois jours.

Dernière série de l’exposition : d’imposants blocs d’argile empilés, réalisés chez l’artiste à Oaxaca, au Mexique. Il a extrait les matériaux du sol même de son domaine, mélangeant la terre à de l’eau et du sable pour donner cette texture unique. Il a ensuite formé des cubes et lissé les faces à la main. Assemblés en colonne, les visiteurs sont invités à tourner autour des piliers pour observer les détails de la surface — différente partout, comme dans toutes les œuvres de Sodi.

« Malpaís » est à voir à Los Angeles jusqu’au 8 octobre 2016. Pour plus d’infos sur l’exposition, rendez-vous sur le site de Brandon Davis Projects, et sur Bosco Sodi, c’est par là.