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Culture

Merci d’emporter les œuvres chez vous

L’exposition “Take Me (I’m Yours)” vous invite à repartir avec une œuvre.
Christian Boltanski’s "Dispersion" Installation view of the exhibition Take Me (I’m Yours), All images courtesy The Jewish Museum, NY.

Un pin’s d’Alex Israel à placer sur le revers de sa veste, une confiserie de Daniel Spoerri à sucer, ou des vêtements aux choix dans une pile : toutes ces œuvres ont pour point commun d’être à emporter. Littéralement. le titre de l’exposition, à voir en ce moment au Jewish Museum à New York, est explicite : « Take Me (I’m Yours) ». Quarante-deux artistes (Felix Gonzalez-Torres, Yoko Ono, Sondra Perry ou Jibade-Khalil Huffman), laissent ainsi leurs sculptures, installations, tirages ou autres à disposition des visiteurs.

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« Take Me (I’m Yours) » a pour but de faire des visiteurs des collectionneurs d’art en herbe. « Cette exposition interroge l’essence même de ce qu’est un musée », explique Jens Hoffmann, le co-commissaire de l’exposition, à The Creators Project. « L’une des choses qui m’a le plus intéressé dans cette exposition est l’idée de démocratisation — n’importe qui, peut importe d’où il vienne, peut avoir une œuvre d’art. » Il ajoute : « Vous pouvez avoir un Gilbert & George, un Christian Boltanski et d’aires artistes quo sont très bien cotés sur le marché. »

Felix Gonzales-Torres, Untitled (USA Today), 1990. Bonbons avec emballage en cellophane rouge, bleu et argent. The Museum of Modern Art (New York), 1996

Imaginé en 1995 par le commissaire Hans Ulrich Obrist et l’artiste Christian Boltanski, le concept de « Take Me (I’m Yours) » a été inauguré à la Serpentine Gallery, à Londres, avec douze artistes, dont Gilbert & George et Lawrence Weiner. Dans les années 1990, le critique d’art Nicolas Bourriaud avait développé l’idée d’« esthétiques relationnelles » : « un ensemble de pratiques artistiques qui prennent comme point de départ théorique et pratique l’ensemble des relations humaines et leur contexte social, plutôt qu’un espace indépendant et privé ».

Les œuvres exposées aujourd’hui au Jewish Museum sont à la fois de l’ordre du fonctionnel et de l’art. En tant que commissaire, Hoffmann a recrée un happening historique et espère voir l’espace d’exposition entier se vider. Pour les besoins de l’exposition, le premier étage, l’entrée et la librairie du musée ont été transformés en espaces démocratiques pour que le public puisse participer, toucher, et éventuellement repartir avec une œuvre exposée. Le but étant de défier les pratiques traditionnelles du marché de l’art, la relation entre l’œuvre et le public, et la définition même de l’art.

Andrea Bowers, Political Ribbons, 2016. Rubans sérigraphiés. Courtesy de l'artiste et de la galerie Andrew Kreps Gallery.

« D’une certaine manière, “Take Me (I’m Yours)” est un moyen de prendre une exposition historiquement importante et de la remettre en scène », dit Hoffmann. « J’ai toujours voulu faire en sorte d’attirer les foules mais de façon intelligente. “Take Me (I’m Yours)” est un très bon exemple de ça, car c’est ludique. Vous pouvez emporter les œuvres et curateur votre propre petite collection d’artistes. Mais en même temps, cela touche directement à l’essence du musée car nous avons ici 30 000 objets et nous ne les donnons pas. Nous les stockons, les entretenons et les interprétons. Mais que se passerai-t-il si nous les donnions tous ? »

Vue de l'exposition “Take Me (I'm Yours)” au Jewish Museum.

« Take Me (I’m Yours) » est à voir au Jewish Museum, à New York, jusqu’au 5 février 2017. Cliquez ici pour plus d’infos.