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Culture

Les gueules cassées et terrifiantes d'EXPO Chicago

On trouve des visages défoncés dans toute l'Histoire de l'art, mais cette édition d'EXPO Chicago est un vrai carnaval de freaks.
Gordon Cheung at Edel Assanti Gallery. All photographs by the author.

L’art et les visages. Un sujet qui remplie d’office 90% de l’Histoire de l’art et par la même occasion l’Histoire tout court. De Giacometti à Bacon en passant par Modigliani et quantité d’autres, les artistes ont, de tout temps, déconstruit les portraits pour montrer la complexité de la personne humaine. Du coup, on est plus trop étonné de voir des faces découpées, dégoulinantes ou allongées dans les musées comme dans les galeries. Cependant, on a été particulièrement intrigué par la sélection d’EXPO Chicago, le grand rendez-vous artistique, sur le Navy Pier, de la Windy City. Et pour cause, c’était un vrai carnaval de freaks.

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Comme ces dysmorphies sont aussi chouettes que terrifiante et qu’on adore ce qui est à la fois chouette et terrifiant, on vous a fait une sélection. Ça se passe ci-dessous.

Genieve Figgis à la half gallery

Genieve Figgis, Resting Girl

Dans un style assez cru, fait de surcoupe et de tons chair, la peintre irlandaise Genieve Figgis revisite les portraits renaissances en distordant les corps et des visages. Comme plongé dans une maison hantée sous psychotrope, les tableaux aux murs vous regardent et vous savez d’ores et déjà que vous ne passerez pas la nuit.

Jaume Plensa à la Galerie Lelong

Jaume Plensa, Paula from burnt wood

Le sculpteur Jaume Plensa questionne notre perception la plus élémentaire, celle qui fait qu’on reconnaît ou non des visages. Dans sa série intitulée sobrement Portraits, d’imposants visages sont sculptés dans des blocs de bois brûlé. Sans qu’on sache réellement pourquoi, quelque chose ne va pas. Les proportions ne sont pas bonnes et l’ensemble devient rapidement dérangeant.

Gordon Chung à la Edel Assanti Gallery

Gordon Cheung, Planning the Grand Tour (Emil Brack)

On a passé l’ensemble de la dernière décennie à manger du glitch jusqu’à l’indigestion. Pourtant, les images manipulées numériquement par Gordon Cheung fonctionnent parfaitement. Composée de diptyques, son accrochage à la Edel Assanti Gallery montre des illustrations du 19e siècle fondre comme des bougies. Sueurs froides à prévoir.

Autumn Elizabeth Clark au Art Institute of Chicago booth

Autumn Elizabeth Clark

Photographe, réalisatrice et récemment diplômée du Art Institute of Chicago, Autumn Elizabeth Clark jette un regard sombre sur la pop culture. Simplement en froissant, pliant ou déchirant une iconographie éculée, elle crée des monstres de papier

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Antony Micallef à la Pearl Lam Gallery

Antony Micallef, Raw Intent No.4

Les travaux d’Antony Micallef sont à mi-chemin entre le portrait et le tas de vieux chewing-gum. On distingue des silhouettes et des visages dans des mélanges d’acryliques impénétrables. Pire, on peut par moments y voir le reflet de ses pires démons

Vanessa Prager au The Hole Gallery

Vanessa Prager, Freddy

Vanessa Prager manipule la peinture. Là encore, difficile d’accrocher un regard dans le bordel de pigments, c’est précisément pour cela qu’on gardera en mémoire à tout jamais, le visage qui le temps d’un instant nous sera apparu.

Jose Lerma à la Roberto Paradise Gallery

Jose Lerma

José Lerma joue avec les échelles et l’abstraction. Avec ses créations, il met en volume des portraits surréalistes. Entre collage, peinture et sculpture, ses travaux n’ont que les couleurs vives qu’ils affichent pour ne pas nous hanter.

EXPO Chicago, se tient tous les ans à la même période de l’année, c’est-à-dire un peu après l’été et avant que la ville disparaisse sous la calotte glaciaire. Toutes les informations sur l’événement se trouvent sur ce site.