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Culture

Griffon Ramsey est la plus badass des sculpteuses

L’artiste et YouTubeuse américaine sculpte à la tronçonneuse, en toute simplicité.
Ramsey and her Marvel character sculpture of Groot. Images courtesy of the artist.

Imaginez une rock star, remplacez la guitare électrique ou le micro par une tronçonneuse et vous voilà en face de Griffon Ramsey, sculpteuse sur bois. La Texane a fait ses armes chez R.L. Blair — fournisseur de sculptures en bois pour Disney — avant de participer aux compétitions locales, nationales et même internationales. Elle a remporté le Prix du public à l’Australian Chainsaw Carving Championship l’an dernier pour son interprétation sur bois de L’Histoire sans fin. Elle a tout un tas de fans sur YouTube, où elle poste des vidéos et de ses réalisations en cours — que ce soit Groot des Gardiens de la Galaxie ou Elsa de la Reine des neiges.

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Ramsey utilise sa tronçonneuse et parfois du feu pour créer des sculptures ou des accessoires en bois, qu’elle vend sur son site. The Creators Project l'a rencontrée pour parler de sa trajectoire et de ce qu’elle aime dans cette discipline très physique.

The Creators Project : Comment est née ta passion pour la tronçonneuse ?
Griffon Ramsey : Je suis une artiste depuis toujours. J’ai essayé la sculpture sur bois quand j’étais jeune (à l’école, nous avions un atelier  de bricolage) et mon grand-père était un graveur au couteau. Donc j’ai un intérêt pour l’artisanat depuis longtemps, mais je me suis mise à la tronçonneuse il y a seulement cinq ans. J’ai commencé petit à petit et maintenant j’ai l’impression d’en faire depuis suffisamment longtemps pour avoir ma place dans la communauté.

Cinq ans, ça ne semble pas si long — comment as-tu acquis cette réputation aussi vite ?
Ce qui est cool avec cette discipline c’est que l’outil va vite. La tronçonneuse est un instrument très rapide, constamment actif. Ça vous donne pas mal d’expérience en peu de temps. En plus, il ne faut pas longtemps pour réaliser une sculpture à la tronçonneuse, comparé à d’autres pratiques artistiques. C’est un outil très efficace.

Tu dirais que la vitesse de l’outil fait de toi un artiste plus rapidement ?
Je ne suis pas une sculpteuse très rapide mais ce n’est pas qu’une question de vitesse. Il y a différentes approches de l’art et différentes façons d’en tirer profit. Certaines sont basées sur la performance. Beaucoup de gens passent des jours et des nuits à sculpter de plus en plus vite. D’autres sculpteurs font un projet de temps est temps, où il n’est pas question de rapidité. Ils découvrent ce qu’ils font au fur et à mesure. Souvent pour les compétitions, même si vous vous préparez pendant des jours, vous devez réaliser quelque chose en très peu de temps pour le concours.

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Quelle est ta catégorie préférée dans ces compétitions ? La vitesse ? Le design ?
J’en ai fait quelques-unes maintenant mais celles qui m’intéressent le plus sont les compétitions à grande échelle. Parfois, je fais une pause et je choisis la rapidité. C’est plus sympa à regarder parce qu’on peut voir la réalisation du début à la fin, tandis que les grandes pièces peuvent prendre jusqu’à trois jours.

Il y a donc une dimension temporelle dans cette discipline ?
Seulement pendant les championnats. Quand on le fait à la maison, on prend le temps qu’on veut.

Quelle est la plus longue durée que tu aies passé sur un projet ?
En fait, la tronçonneuse est un outil parfait pour moi car je suis facilement impatiente. Je me déconcentre et je pars sur d’autres projets. Donc, si je ne finis pas un truc dans les trois jours, ça peut prendre une année avant que je ne le termine. Mais c’est juste à cause de la procrastination. Là où j’ai passé le plus de temps, ça a du être quatre jours et demi. C’est long pour une compétition.

Te passes-tu parfois des détails et utilises-tu seulement la tronçonneuse pour toute la pièce ?
Oui : pas mal de gens préfèrent ce rendu rustique, tout droit sorti de la tronçonneuse. Ça se vend bien. Mais pour d’autres projets, j’utilise des meuleuses, des ponceuses et d’autres outils pour faire les détails.

Et tu les peins aussi ?
Oui. Je brûle, teint et peint, en fonction de la pièce et des nuances. J’incorpore plus de peinture depuis peu. Il y a une artiste à la tronçonneuse que j’admire beaucoup, Angie Polglaze. Elle peint des trucs géniaux même quand les gens lui déconseillent. Elle a été disqualifié d’une compétition une fois pour ça, mais elle utilise toujours de la peinture. C’est son truc. Et je pense que c’est super. Il y a tellement de marron autour de nous, c’est pas mal d’avoir un peu de couleur parfois.

D’où tires-tu les sujets pour tes sculptures ?
J’ai beaucoup de demandes en ligne pour Groot de Marvel et le Masque de Majora (de Zelda). J’adore aussi les Gardiens de la Galaxie. Je suis une enfant des années 80, alors L’Histoire sans fin, c’est plus personnel. Ça vient aussi beaucoup de ma communauté YouTube. C’est marrant de voir combien les gens sont intéressés par mes projets. Ça apporte du défi, recréer ce que les gens aiment. Mais j’aime aussi faire des choses originales et je veux en faire plus dans le futur. C’est plus facile de créer à partir de sa propre imagination, quand personne ne sait à quoi c’est censé ressembler.

Et c’est quoi ton prochain projet ?
Stimpy de Nickelodeon.

Pour en savoir plus sur Griffon Ramsey, allez faire un tour sur son site ou sur sa page YouTube.