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Qui veut un rencard avec une œuvre d’art ?

L’application suédoise Wydr est un peu le Tinder de l’art.
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Parmi les innombrables applications mobiles de rencontre, une nouvelle venue en provenance de Suède fait son petit effet : Wydr. Point d’échanges entre humains, le concept est de faire matcher les utilisateurs avec des œuvres d’art. Une nouvelle façon de faire du commerce d’art, en somme. Ses créateurs, Matthias Dörner et Timo Hahn espèrent ainsi que cette application va démocratiser le marché de l’art en permettant aux utilisateurs d’« exprimer facilement leur opinion, mettre leurs favoris dans des galeries personnelles et acheter les œuvres qu’ils aiment ».

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Dans une interview à TedCrunch, Dörner explique avec tout le jargon d’un start-upper, l’utilité de l’application : « Wydr change la façon dont les gens interagissent avec l’art. Il n’y a de commissaire, toutes les œuvres sont curetées par la communauté. Les artistes ont un feedback sur ce que les utilisateurs aiment et les utilisateurs voient ce qui est tendance. » Soutenir la communauté, promettre un changement des interactions et aduler le feedback sont des notions technologiques typiques aux problèmes ésotériques humains — il n’y a qu’à voir les clones de Tinder comme BarkBuddy (Tinder pour les chiens), Thrindr (Tindr pour les plans à trois) ou ShoeSwipe (Tinder pour les chaussures).

L’une des réserves que l’on puisse émettre sur cette application tient bien à l’attention accordée aux objets dans le cadre d’un « catalogue » comme le propose ces applications de rencontre. Alors qu’une étude avance que les visiteurs passent en moyenne 15 à 30 secondes devant une œuvre, quelle attention une plateforme où tout est fait pour ne pas s’attarder, peut-elle susciter ?

Pour autant, Wydr pourrait apporter un élément de réponse au désintérêt de nombreux artistes pour le marché de l’art actuel. « Diriger une galerie d’art est un projet extrêmement coûteux. Pour réussir, il faut généralement se trouver près d’autres galeries, de préférence de grandes galeries, ce qui implique souvent (mais pas systématiquement) des loyers élevés », estime  la galeriste et commissaire Michelle Gaugy sur Quora.

Présenter un artiste innovant mais que l’on n’est pas sûr de vendre est donc toujours un risque, que certains ne préfèrent pas prendre. Les galeristes privilégient aussi donc souvent les œuvres aux formats pour la maison, plutôt qu’une pièce immense, par exemple, qui ne pourra entrer que dans un musée. Wydr prétend également rapprocher les artistes des potentiels acheteurs : « Juste la semaine dernière, un artiste a vendu une peinture de 100 x 80 cm de la Suisse vers les États-Unis — via Wydr », dit encore Dörner.

Nous, on attend toujours un match sur Wydr, mais vous pouvez tenter aussi votre chance par ici.