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Culture

La joaillerie capillaire de l’époque victorienne

Apparemment, au XIXe siècle, il était tout à fait normal de porter les cheveux de son époux défunt dans ses bijoux.
Image courtesy of The Wellcome Library, London

Si l'on observe rapidement ces bijoux de l’ère victorienne, on croit d’abord voir des joyaux sertis de films marrons ou blonds. Mais lorsqu’on les analyse, on se rend compte que ces bracelets, colliers, broches ou colliers étaient en réalité fait avec des cheveux humains. Il était en effet à la mode, à l’époque, d’insérer des cheveux de son amour défunt dans ce qu’on appelle « joaillerie de deuil ».

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Transformer des boucles de cheveux était considéré alors comme un acte d’extrême dévotion. Il est également intéressant de constater que ces « œuvres capillaires » étaient parfois même réalisées avec des poils d’animaux de compagnie. La Minnesota Historical Society (MHS), basée à St. Paul, a quelques exemplaires de ces créations un peu particulières dans ses collections.

© The Minnesota Historical Society

« Les cheveux sont l’une des choses les plus personnelles et uniques qu’une personne peut donner, sachant qu’ils peuvent servir comme souvenir éternel. Les humains conservent les cheveux depuis aussi longtemps qu’ils enterrent leurs morts », explique Sondra Reierson, commissaire associée de MHS, à The Creators Project. « Le don de cheveux a toujours été un acte sentimental et personnel, qui en dit long sur une relation. »

© The Wellcome Library

À l’époque victorienne, confectionner des bijoux avec des cheveux était une activité courante dans la classe moyenne, comparable au tricot ou au crochet. Et comme le matériau est presque inépuisable, la tradition s’est ensuite répandue en Europe et dans les colonies, devenant très fréquente durant la Guerre civile américaine.

Des modèles de ce type de bijoux apparaissaient dans des magazines féminines et a aussi été popularisé grâce aux célébrités. « Les bijoux capillaires anglais ont été popularisés par la royauté, notamment la reine Victoria, qui portait les cheveux du Prince Albert dans des médaillons et des broches des années après sa mort », dit encore Reierson.

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© The Minnesota Historical Society

« Ces bijoux victoriens donnent un aperçu d’une époque où, comme pour Victoria, beaucoup souffraient de la perte d’un être cher, que ce soit à cause d’un décès ou de la distance. Mais ça nous renseigne également sur des traditions romantiques, où l’échange de souvenirs personnels, comme les cheveux, étaient essentiels pour faire la cour. »

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© The Minnesota Historical Society

« L’époque victorienne est connue pour son sentimentalisme exacerbé et ses règles strictes gouvernant les rapports sociaux », continue Reierson. Cette tradition a pourtant fini par se perdre : « Des bijoux tout prêts ont commencé à apparaître au XXe siècle, et les clients ne savaient même plus si les cheveux envoyés étaient bien dans le produit fini. »

« La culture du deuil a également commencé à se perdre après les années 1880, et ainsi de joaillerie capillaire. La société devenant moins rigidifiée, ces bijoux sont devenus démodés. Pourtant, leur popularité reste vivante », conclut la spécialiste.

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© The Minnesota Historical Society

© The Minnesota Historical Society

© The Minnesota Historical Society

Vous pouvez visiter le site de la Minnesota Historical Society pour en savoir plus.